Ça déménage !
Les Français souhaitent habiter dans un logement plus spacieux, doté d'un espace extérieur et situé dans un endroit moins urbanisé. Voici les trois motifs de mobilité les plus cités dans une récente enquête en ligne réalisée par Harris Interactive pour le compte du Conseil supérieur du notariat. La quête du Graal : améliorer sa qualité de vie et cela passe par le logement, devenu la priorité des ménages. C'est une des conséquences de la crise sanitaire qui opère un repli sur soi et la recherche d'un meilleur confort de vie.
Et les Français sautent le pas ! Dans ce sondage, 18% affirment avoir déjà déménagé au cours des dix-huit derniers mois. Les jeunes sont les plus mobiles : 39% des 18-34 ans indiquent avoir changé de domicile depuis le début de la crise sanitaire, ils seraient "la véritable locomotive du marché" selon Boris Vienne, porte-parole du Conseil supérieur du notariat. Cette tendance va perdurer, puisque 16% ont dans les tiroirs un projet de déménagement d'ici un an. Quatre personnes sur dix estiment que la crise actuelle a déclenché ou accéléré leur décision de concrétiser leur projet immobilier.
Ça achète !
Les Notaires se sont appuyés sur cette enquête lors de la présentation de leur bilan annuel lundi 13 décembre. La mobilité accrue des Français depuis la fin du premier confinement au printemps 2020 se traduit par une appétence sans précédent pour la pierre. À fin octobre, 1 198 000 transactions ont été réalisées sur douze mois, soit une hausse de 14,5% par rapport à la même période en 2019 (1 068 000 ventes), après une baisse de 4% en 2020 qui n'est pas considérée comme une année de référence du fait du contexte sanitaire (1 024 000 ventes).
Les Français adorent l'immobilier, leur placement préféré, et ils le montrent avec conviction en cette période inédite. Les Notaires voient dans ce volume record "un phénomène de rattrapage avec l'augmentation des transactions à la sortie des confinements et un phénomène d'accélération de la prise de décision". Malgré les restrictions qui ont entravé la vie des Français (confinements et couvre-feu), l'année 2021 restera un millésime exceptionnel.
Le taux de rotation, qui mesure le rapport entre le nombre de transactions et le nombre total de logements, est lui aussi inégalé, puisqu'il dépasse les 3%, mieux que le taux observé au début des années 2000.
Ça augmente !
Cette demande exacerbée par la crise sanitaire pèse malheureusement sur les prix. Ils progressent partout en France, plus rapidement en province qu'en Île-de-France. Un type de bien a la faveur des Français : la maison avec jardin. Sur la base des promesses de ventes, les Notaires estiment que la hausse des prix des maisons se situera en 2021 à 9,4% en province et à 7% en région francilienne. Pour les appartements, la hausse est proche de 5%. Des maisons en zones rurales mises en vente depuis plusieurs années ont trouvé acquéreur sous l'impulsion des nouveaux comportements immobiliers.
Tous types de biens confondus, les pronostics établissent la hausse des prix des logements anciens à 5,2% en 2021, un niveau moindre comparativement à l'an dernier (+6,6%). L'évolution est nettement plus marquée en province (+7,5%) qu'en Île-de-France (+2,5%).
Ça baisse !
Les valeurs sont poussées vers le haut en raison d'une demande hyper dynamique, et par capillarité, la surface finançable régresse et ce, malgré des taux d'emprunt au plancher, qui n'ont cessé de se contracter ces derniers mois. Le pouvoir d'achat immobilier des ménages a perdu en moyenne 4m2 pour les appartements et de 8m2 pour les maisons.
La forte poussée des prix dans les régions où les stocks de biens à vendre ont fondu inquiète les notaires. C'est le cas en particulier en Grande Couronne et dans les zones du littoral où les prix des maisons anciennes ont bondi de plus de 20% en un an. Se profile un fort déséquilibre offres/demandes qu'il sera difficile à résoudre tant que la construction neuve n'aura pas œuvré.