La crise sanitaire n'est pas terminée, mais la vie reprend doucement son cours depuis la première phase de déconfinement entamée lundi 11 mai dernier. À l'arrêt depuis deux mois, les projets immobiliers vont pouvoir redémarrer. Les Français seront-ils au rendez-vous ?
80% des Français souhaitent maintenir leur projet immobilier
Un sondage* réalisé par Opinion Way pour Egide Informatique, éditeur de logiciels dédiés à la gestion de parcs immobiliers, révèle que les envies d'immobilier des Français résistent plutôt bien au contexte anxiogène de cette crise sanitaire dont on ignore encore si et quand elle aura un terme. Malgré l'incertitude économique et les menaces qui pèsent sur les finances des ménages, 79% des Français déclarent vouloir donner suite à leur projet immobilier. Parmi eux, 41% précisent toutefois le retarder de plusieurs mois.
Au final, 21% des projets, on serait tenté d'y ajouter "seulement", passent à la trappe. Cette étude fait écho au constat du groupe SeLoger : après une pause de deux mois, 7 personnes sur 10 ont indiqué au site qu'elles allaient poursuivre leur projet d'achat ou de vente. Le Covid-19 n'a pas entamé l'appétit des ménages pour la pierre, il l'aurait même renforcé sur un segment qui jusqu'à présent était réservé aux résidences secondaires. La ruralité tient sa revanche à la faveur des affres du confinement subis par les foyers enfermés dans des appartements, parfois trop petits.
Le vert a la cote
S'ils avaient la possibilité d'investir dans un bien immobilier, 70% des personnes interrogées par ce sondage délaisseraient leur agglomération pour s'installer dans un environnement moins densément peuplé. Seuls 23% préfèreraient un investissement dans une métropole de 100 000 habitants ou plus. L'Île-de-France ne séduit guère en ces temps où l'espace n'a jamais été autant désiré. 11% des sondés seraient prêts à acheter en région parisiennne. La proportion est quasiment identique pour les grandes métropoles régionales (12%). Seuls les résidents de l'Île-de-France resteraient fidèles à leur zone géographique (59%).
Les zones rurales retrouvent l'affection des potentiels acheteurs immobiliers. 32% portent leur premier choix sur la campagne, qui se révèle davantage accessible financièrement. 23% sont tentés par les petites villes (entre 3 500 et 20 000 habitants) et 15% par les villes moyennes (entre 20 000 et 100 000 habitants).
Budget immobilier en hausse
Autre enseignement de ce sondage, les budgets d'acquisition sont en légère hausse. Le budget moyen passe de 159 000€ avant le confinement à 163 000€ après le confinement, soit +3%. La tendance est cependant inversée pour le budget consacré aux projets de location qui concernent en priorité les ménages à revenus plus modestes : de 603€ en moyenne avant la crise sanitaire, il descend à 571€ après le confinement, soit une baisse de 5%.
Comme l'indique Egide Informatique, le marché immobilier se dirige vers un changement de comportement plutôt que vers une crise du secteur, ce qui devrait rassurer tous les acteurs. Cette période du confinement de 2 mois a montré l'intérêt du télétravail, une forme d'organisation qui devrait perdurer, d'autant qu'elle est encadrée par la réglementation depuis septembre 2017 (ordonnance n°2017-1387). Parmi les personnes qui pourront continuer l'exercice de leur profession à distance, certaines auront envie d'un logement mieux adapté, dans une zone au calme. Le marché extra-urbain devrait en bénéficier au détriment des zones tendues qui pourraient retrouver un relatif équilibre et voir les prix des logements s'ajuster à la baisse.
*sondage Opinion Way pour Egide Informatique (filiale du groupe DL Software et éditeur de logiciels dédiés à la gestion de parcs immobiliers), réalisé par questionnaire auto-administré en ligne les 29 et 30 avril 2020 auprès d’un échantillon de 1027 personnes