Le crowdfunding immobilier ou financement immobilier participatif n'a pas été touché par la crise sanitaire et économique liée à l’épidémie de Covid-19. Le rendement brut annuel est évalué à 9,3% pour l'année 2020, nouveau record pour ce placement qui monte en force.
Rentabilité brute annuelle de 9,3%
Malgré la crise liée au Covid-19, le crowdfunding immobilier affiche des résultats insolents. Selon le baromètre annuel réalisé par les sites HelloCrowdfunding et Fundimmo, les 32 plateformes de financement participatif dans l'immobilier immatriculées auprès de l'AMF (Autorité des Marchés Financiers) et de l'ACPR (Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution) ont dégagé un rendement annuel brut de 9,3% (hors fiscalité) pour l'année 2020 contre 9,2% en 2019.
Près de 600 projets ont pu être financés, soit une augmentation de 8% par rapport à 2019, pour une collecte globale s'élevant à 505 millions d'euros (M€), en augmentation de 35% par rapport à l'année précédente, et +83% par rapport à 2018 !
La collecte est ventilée comme suit :
- 79,2% soit 400 M€ pour l'immobilier résidentiel,
- 6% pour les commerces,
- 4,9% pour les bureaux,
- 4,7% pour les résidences de services (seniors et étudiants),
- 2,2% pour l'hôtellerie,
- 1,8% pour les projets d'aménagement,
- 1,2% pour la logistique (entrepôts).
Ces chiffres impressionnants démontrent "le poids grandissant que prend le crowdfunding immobilier dans l'univers des placements", se félicite Jérémie Benmoussa, président du directoire de Fundimmo. D'année en année, ce type de placement participatif prend de l'ampleur. En 2016, les fonds collectés totalisaient seulement 55 M€.
Le montant moyen d'une collecte est lui aussi en nette progression, à 857 329€ (+24%) et traduit la capacité des plateformes à attirer de gros opérateurs et un nombre croissant d'investisseurs par projet. Le phénomène est lié au relèvement via la loi Pacte du plafond de la collecte : depuis le 30 octobre 2019, les plateformes de financement participatif peuvent lever jusqu'à 8 M€ par projet pour financer les acteurs de l'immobilier, contre 2,5 M€ auparavant. Le baromètre 2020 indique qu'environ 15% de la collecte ont concerné des projets de grande envergure d'un montant compris entre 5 et 8 M€.
La durée moyenne de placement est de 21 mois et le taux de défaut, établi sur la base de projets ayant subi une perte en capital et/ou une perte des intérêts depuis 2012, est estimé à 0,16%, sans aucun nouveau cas avéré pour 2020.
Le baromètre détaillé mois par mois peut être consulté ici.
Le crowdfunding, un placement non garanti
Face aux rendements médiocres du Livret A (0,5%) ou de l'assurance vie (en moyenne 1% pour 2020), la rentabilité du crowdfunding immobilier est plus qu'alléchante. Il faut pourtant rappeler que ce type de placement présente des risques pour l'investisseur car aucun projet ne présente de garantie en capital. En cas de faillite du promoteur, l'investisseur a peu de chance de récupérer sa mise. Les risques sont malgré tout maîtrisés, comme en témoigne le taux de défaut.
Le taux de retard de remboursement, qui concerne les projets dont l'échéance maximale de remboursement est dépassée, est en baisse, à 10% pour l'année 2020 contre 14% en 2019. Une performance quand on connaît les retards pris par les chantiers à cause de la crise sanitaire. L'an passé, la durée des chantiers, tout comme celle de la commercialisation des programmes, se sont allongées à cause des protocoles sanitaires imposés. Un constat valable pour 2021, ce qui devrait étirer les délais contractuels de remboursement.
Les gros opérateurs, qui diversifient plus facilement leurs sources de financement via une levée de crowdfunding immobilier, pourraient nécessiter davantage de fonds propres face aux exigences plus gourmandes des banques à cause de la crise, une difficulté à laquelle peut répondre le financement participatif.