L'année immobilière 2021 n'en finit pas de battre des records. Après la production historique de crédits à l'habitat, le nombre inégalé de transactions et le seuil plancher des taux d'emprunt, c'est au tour du crowdfunding immobilier d'exploser les compteurs avec près d'un milliard d'euros de collecte. Le financement participatif appliqué à l’immobilier continue sa progression depuis sa création il y a une dizaine d’années.
2021, nouvelle année historique pour le crowdfunding immobilier
La crise sanitaire et économique n'a guère fragilisé le crowdfunding immobilier, une sous-famille du financement participatif qui permet à des particuliers d'investir dans la pierre à moindre coût pour un rendement souvent élevé. La collecte de 2021 sur ce placement frôle le milliard d'euros, soit une envolée de 82% par rapport à 2020 et de 156% par rapport à 2019. Le rendement annuel moyen distribué aux épargnants atteignait 9,23% au premier semestre 2021, dans la lignée des rendements précédents (9,31% en 2020 et 9,20% en 2019).
Des chiffres qui donnent le tournis pour ce type d'investissement qui a permis de financer plus de 1 000 projets l'an passé, soit une progression exceptionnelle de 74% par rapport à 2020 et de 95% par rapport à 2019.
Quels risques pour le crowdfunding immobilier en 2022 ?
La crise risque pourtant d'avoir des conséquences préjudiciables à cette dynamique. De nombreux chantiers ont été mis à l'arrêt en 2020 et 2021, ce qui pourrait à plus ou moins court terme éprouver la stabilité financière des émetteurs de projets. Pas de péril en la demeure, pour l'heure, seuls 3% des programmes accusent du retard.
Depuis son déploiement en 2012, le crowdfunding immobilier se révèle un placement relativement sûr, puisque le taux de défaut n'est que de 0,1%, imputable au seul groupe Terlat, placé en redressement judiciaire en 2017. On parle de défaut quand l'opérateur immobilier n'est plus en mesure de rembourser le capital et les intérêts. Il n'empêche, le risque zéro n'existe pas, car le capital investi n'est jamais garanti, et il est bloqué pendant une période préalablement déterminée pour le projet sans possibilité de sortie.
Selon Hellocrowdfunding, agrégateur de projets de crowdfunding immobilier, 171 projets sont en retard de paiement sur les quelque 1 563 projets en cours, soit environ 12%.
Crowdfunding immobilier : un placement réglementé
Né aux États-Unis au début des années 2000, le crowdfunding immobilier arrive en France en 2010 avec l'apparition des premières plateformes de financement participatif. Le pays se dote d'un cadre réglementaire en octobre 2014 dans le but de favoriser son développement dans un environnement sécurisant pour les investisseurs.
Obligatoirement enregistrées à l'Orias (registre unique des intermédiaires financiers) en tant que “conseiller en investissement participatif” (CIP), agréées par l'ACPR (Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution) et régulées par l'AMF (Autorité des Marchés Financiers), les plateformes dédiées à l’immobilier donnent accès à des projets à partir de 1 000€, mais le ticket moyen est autour de 10 000€.
Le relèvement du seuil légal du plafond de collecte par projet de financement participatif de 2,5 millions à 8 millions d'euros a permis d'accompagner des programmes de plus grande envergure et donner un coup d'accélérateur au crowdfunding immobilier depuis 2019. Le montant moyen de financement est passé de 689 150€ en 2019 à 904 099€ en 2021 pour une durée moyenne par opération de 20 mois.
Il est vivement recommandé de lire attentivement le DIRS (Document d'Information Réglementaire Synthétique), document qui détaille les informations à fournir aux investisseurs dans le cadre d'un investissement participatif (présentation de l'émetteur et du projet, risques liés à l'émetteur et à son projet, et toutes les conditions liées à la souscription des titres). Autre conseil, diversifier ses placements sur divers projets pour minimiser l'aléa.