Les conditions d’emprunt se sont nettement améliorées depuis le début de l’année. Les taux baissent après deux années de hausse continue, mais ils se stabilisent depuis juillet dernier. Septembre s’ouvre sur un marché plus dynamique, signe d’un regain de pouvoir d’achat immobilier. Les banques dérogent davantage aux normes d’octroi du crédit immobilier, ce qui profite aux primo-accédants. Autre signe de rebond, les prix immobiliers repartent à la hausse dans une majorité de grandes villes. Voici tout ce qu’il faut savoir pour financer un projet immobilier en cette rentrée.
Stabilisation des taux de crédit immobilier
Selon les grilles bancaires reçues par les courtiers, les taux d’emprunt évoluent peu en ce début septembre, après un mois d’août où il y a eu peu de mouvement. Les variations à la hausse comme à la baisse sont minimes, les valeurs affichent une stabilisation d’un mois à l’autre.
Voici les oscillations de taux observées au 1er septembre en fonction des courtiers :
- sur 10 ans : entre 3,55% et 3,70%
- sur 15 ans : entre 3,40% et 3,75%
- sur 20 ans : entre 3,53% et 3,85%
- sur 25 ans : entre 3,90% et 4,20%
Ces données sont des moyennes. En outre, elles ne tiennent pas compte de tous les frais annexes qui viennent plomber le coût global d’un prêt immobilier (frais de dossier, garantie, assurance emprunteur, etc.). Pour obtenir une offre de taux adaptée à votre projet et à votre profil, commencez par faire une simulation en ligne. Un courtier pourra ensuite analyser sa faisabilité de votre demande, vous aider à monter un dossier solide, avant de négocier avec les banques pour décrocher l’offre la plus compétitive.
Cette situation quasi stable est illustrée par les chiffres de l’Observatoire Crédit Logement/CSA, qui s’appuient sur les crédits distribués. Les valeurs ont perdu 4 points de base entre juin et juillet 2024, passant de 3,66% à 3,62% (hors assurance emprunteur et coût des sûretés). La diminution est minime mais traduit une tendance à la stabilisation observée ces dernières semaines.
Rappel : le taux d’usure applicable à partir du 1er juillet 2024 est fixé à 6,16% pour les prêts immobiliers d’une durée de 20 ans et plus. Le TAEG (Taux Annuel Effectif Global) de votre crédit immobilier, qui agrège tous les frais inhérents à l’octroi du financement bancaire, doit légalement rester sous ce taux.
Norme d’octroi : les banques plus souples pour les primo-accédants
Le quasi immobilisme des taux reflète les incertitudes du marché, mais aussi la volonté des banques de maintenir des conditions d’emprunt attractives à l’heure du deuxième temps fort annuel de l’immobilier. Pour mémoire, les établissements sont bordés par les règles d’octroi du HCSF (Haut Conseil de Stabilité Financière) depuis 2021. Le taux d’endettement ne doit pas excéder 35% des revenus nets, assurance de prêt comprise, et la durée de remboursement est plafonnée à 25 ans (sauf exception dans le neuf et l’ancien avec travaux où elle peut aller jusqu’à 27 ans).
Depuis sa mise en place, cette norme est considérée comme un obstacle par les professionnels du crédit, car elle empêche les banques de prêter en bonne intelligence selon leurs propres conditions. Celles-ci ont toujours financé les projets immobiliers sans risquer un endettement excessif de leurs clients, preuve en est le très faible taux de défaut de paiement en France (1% de l’encours en 2023).
La norme les prive notamment d’octroyer des crédits à un taux d’effort supérieur à 35% à des candidats qui ont la capacité financière de s’endetter au-delà, ou sur une durée pouvant aller jusqu’à 30 ans, comme cela était possible avant pour les primo-accédants, obligés de s’endetter plus longtemps car dotés d’un maigre apport personnel.
Le régulateur autorise néanmoins les banques à déroger aux règles à hauteur de 20% de leur production semestrielle. Elles peuvent distribuer des prêts immobiliers hors norme à destination essentiellement de la primo-accession et de l’achat de la résidence principale. La marge de manœuvre est davantage utilisée, passant de 14,3% au troisième trimestre 2023 à 15,6% en juin dernier.
Si vous êtes primo-accédant de votre résidence principale, vous pouvez donc profiter de conditions plus avantageuses grâce à la flexibilité accordée aux banques sur certains profils. Faites-vous accompagner par un courtier pour optimiser votre dossier et mettre toutes les chances de votre côté.
Pouvoir d’achat boosté grâce à la délégation d’assurance emprunteur
Malgré la baisse des taux, l’achat d’un logement à crédit grève considérablement le budget d’un ménage. Vous pouvez négocier le taux en espérant grignoter quelques points. Sachez cependant que le premier levier d’économies est l’assurance emprunteur.
Vous avez le droit de choisir librement l’assurance en garantie de votre crédit immobilier. Plutôt que de souscrire le contrat de la banque, préférez une offre alternative jusqu’à trois fois moins chère, à garanties équivalentes. Faites jouer la concurrence et économisez des centaines voire des milliers d’euros sur la durée de votre emprunt.
Exemple pour un prêt de 250 000€ sur 20 ans :
|
Taux nominal |
Taux assurance |
Coût assurance |
Coût intérêts + assurance |
Assurance bancaire |
3,70% |
0,34% |
17 000€ |
121 174€ |
Assurance déléguée |
3,70% |
0,09% |
4 500€ |
108 674€ |
Économie = 12 500€
Consultez notre dernier baromètre du pouvoir d’achat immobilier pour constater l’intérêt financier de souscrire une assurance externe.
Prix immobiliers : en hausse dans 65% des grandes villes
La reprise du marché immobilier en 2024 se mesure aussi par l’évolution des prix immobiliers. Ils sont orientés à la hausse dans l’ancien et progressent de +1,6% sur 3 mois à fin août selon les chiffres LPI-iad. Les ventes augmentent sur le même période de +7,9%, une reprise qui s’explique par le regain d’intérêts des acheteurs et l’amélioration des conditions d’emprunt. La progression des ventes atteint même 10% en Île-de-France. Les JO de Paris 2024 pourraient contribuer à dynamiser le marché.
L’augmentation des prix concerne 65% des grandes villes. Marseille est celle où les valeurs affichent le sursaut le plus marqué, avec 9% sur 3 mois. La marge de négociation reste élevée à 7,6% en moyenne. Les acheteurs ont la main et les vendeurs doivent ajuster leurs prétentions s’ils veulent conclure. Le nombre de compromis de vente sur les 7 premiers mois reste néanmoins inférieur de 4,2% par rapport à son niveau de 2023.
La demande est stimulée en cette fin d’été par la bonne tenue des taux d’intérêts et la volonté des banques de jouer la carte de la flexibilité quant aux normes d’octroi. Les taux pourraient repartir à la baisse dans les prochaines semaines grâce à la détente des conditions monétaires.
Les données de l’inflation en zone euro sont encourageantes, l’indice des prix à la consommation est même descendu sous les 2% en France en août, son niveau le plus bas depuis juillet 2021, et ce, malgré des incertitudes sur la croissance. La Banque Centrale Européenne reste prudente en maintenant ses taux directeurs inchangés, sans pour autant fermer la porte à une baisse lors de la prochaine réunion le 12 septembre. L’accès au crédit immobilier devrait continuer de s’améliorer d’ici la fin de l’année 2024.