L’été 2024 n’est pas propice à l’achat immobilier, entre l'enjeu électoral surprise et la tenue des JO à France. Certains profitent pourtant de leurs vacances pour concrétiser leur projet. Ils peuvent bénéficier de taux d’intérêts en baisse en juillet, c’est la bonne nouvelle de ce mois et cela pourrait ne pas durer. Voici tout ce qu’il faut savoir pour emprunter actuellement.
Nouveau repli des taux en juillet 2024
Les conditions d’emprunt immobilier continuent de s’améliorer avec des taux de nouveau en baisse en ce début juillet. Malgré le contexte politique actuel qui inquiète les marchés financiers depuis l’annonce des élections législatives anticipées, les banques laissent leurs barèmes de taux inchangés, quand d’autres réduisent la voilure de 5 à 25 points de base. Une seule enseigne, La Banque Postale, a remonté ses taux de 10 points fin juin. La raison est plus la bonne activité des mois précédents que la perspective d’un gouvernement Rassemblement National à l’issue du second tour le 7 juillet.
Les taux sont donc globalement orientés à la baisse. Actuellement, il est possible de s’endetter à 3,70% sur 20 ans (hors assurance emprunteur et coût des sûretés) et toujours sous la barre des 4% sur une durée plus longue de 25 ans. Les meilleurs dossiers peuvent prétendre à des valeurs bien décotées, autour de 3,30% sur 20 ans et de 3,40% sur 25 ans.
Si les législatives 2024 agitent une menace sur les conditions de crédit immobilier, celle-ci pourrait arriver plus tardivement. La hausse de l’emprunt de l’État français sur 10 ans (OAT 10 ans) au lendemain de l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale n’a pas eu d’impact sur les taux de crédit. Il faudra attendre les résultats de l’élection pour savoir si la défiance des investisseurs envers la dette de la France se confirme.
Recul du taux d’usure
L’autre fait marquant du moment est la première baisse du taux d’usure depuis 2021. Sur les durées de 20 ans et plus, qui s’appliquent à plus des deux tiers des crédits immobiliers, le taux maximum légal s’affiche à 6,16% pour le troisième trimestre 2024, contre 6,39% le trimestre précédent.
Voici dans le détail les taux d’usure du crédit immobilier selon la catégorie :
Catégorie |
Taux d’usure au T2 2024 |
Taux d’usure au T3 2024 |
Variation en point(s) de base (pdb) |
Prêts à taux fixe d’une durée inférieure à 10 ans |
4,56 % |
4,60 % |
+ 4 pdb |
Prêts à taux fixe d’une durée comprise entre 10 ans et moins de 20 ans |
6,13 % |
6,13 % |
stable |
Prêts à taux fixe d’une durée de 20 ans et plus |
6,39 % |
6,16 % |
- 23 pdb |
Prêts à taux variable |
5,85 % |
5,97 % |
+ 12 pdb |
Prêts relais |
6,76 % |
6,77 % |
+ 1 pdb |
Pour rappel, le taux d’usure est le TAEG (Taux Annuel Effectif Global) maximal que les banques ne sont pas autorisées à dépasser lors de l’octroi d’un crédit immobilier. Le calcul de l’usure est basé sur la moyenne des TAEG effectivement accordés durant les trois mois précédents, augmentée d’un tiers. Le recul de l’usure sur les durées les plus usitées reflète le mouvement baissier dans lequel les taux d’intérêts sont engagés depuis janvier 2024.
Une révision mensuelle de l’usure avait été mise en place tout durant l’année 2023 afin de permettre aux banques d’ajuster leurs barèmes de taux en conséquence de l’évolution très vive du contexte monétaire. Le retour à un rythme trimestriel indique une normalisation de la situation.
Le TAEG est l’indicateur du coût final d’un prêt immobilier car il comprend tous les frais qui conditionnent l’obtention du financement bancaire (frais de dossier, garantie, primes assurance emprunteur, ect.).
Ajoutons que le carcan des règles d'octroi du HCSF s'applique toujours et peut étrangler certains candidats :
- taux d'endettement plafonné à 35% de revenus nets, assurance de prêt comprise
- durée de remboursement limitée à 25 ans (voire 27 ans dans le neuf ou dans l'ancien avec travaux de rénovation d'un montant au moins équivalent à 10% de l'opération).
Amélioration du pouvoir d’achat immobilier
La baisse des taux d’emprunt permet au pouvoir d’achat immobilier de se redresser quelque peu. Selon le baromètre SeLoger/Meilleurs Agents publié le 1er juillet, il a reculé en moyenne de 20 % en quatre ans, passant de 96 à 76 mètres carrés (pour une mensualité de crédit de 1 000€ pendant 20 ans).
Le gain de pouvoir d’achat immobilier est imputable au reflux des taux et à l’évolution du prix de la pierre dans la majorité des grandes villes. Les prix des appartements anciens dans les communes du Top 50 étaient orientés à la baisse au cours du premier trimestre (-0,8%), mais le mouvement s’annule car ils ont progressé d’autant dans l’autre sens entre mars et juin. Les valeurs gagnent même plus de 5% à Rouen, Avignon ou Strasbourg, tandis qu’elles plongent de 5% à 10% à Lille, Bourges ou Le Mans. Les emprunteurs récupèrent ainsi en moyenne entre 1 à 4,5 mètres carrés entre janvier et juillet 2024.
Assurance de prêt immobilier : toujours un levier d’économies
Vous ne pouvez pas maîtriser l’évolution des taux d’intérêts et des prix des logements pour améliorer votre pouvoir d’achat immobilier. En revanche, vous pouvez gagner des mètres carrés en faisant jouer la délégation d’assurance emprunteur. Vous avez le droit de refuser la formule de groupe proposée par votre banque et de profiter de votre libre choix pour souscrire une assurance emprunteur externe mieux adaptée et moins chère.
En moyenne, l’assurance représente entre 20% et 40% de votre échéance de prêt immobilier. Considérez l’assurance comme un investissement et mettez les offres en concurrence grâce à un comparateur en ligne. Vous constaterez que les contrats bancaires sont jusqu’à quatre fois plus onéreux que les formules alternatives individualisées.
Si, par manque d'information quant au libre choix ou par peur de compromettre votre relation avec votre banquier, vous avez souscrit en interne au prix fort, la loi Lemoine vous donne une chance de modifier le scénario. Depuis septembre 2022, tout emprunteur peut en effet changer d’assurance de prêt immobilier quand il le souhaite, et ce, sitôt l’offre de crédit signée. À la clef, les centaines voire les milliers d’euros d’économie que vous n’avez pu réaliser au moment de la demande d’emprunt.