Crédit immobilier : la baisse des taux ne compense pas la hausse des prix

Les taux d'intérêts des crédits immobiliers n'en finissent pas de battre des records à la baisse ces cinq dernières années, ils ont même atteint leur plancher en juin 2021 et ils s'y tiennent. Face à cette situation a priori idéale pour accéder à la propriété, la hausse des prix des logements, qui n'est pas absorbée par le niveau historiquement bas des taux d'emprunt. Les mensualités de crédit sont plus lourdes de 124€ depuis 2015, selon les estimations de SeLoger et d'Empruntis. Derrière cette moyenne, se dissimulent de fortes disparités.

Un surcoût jusqu'à 490€ par mois

Le site d'annonces immobilières en ligne SeLoger et le courtier en crédit Empruntis se sont livrés à un calcul qui en dit long sur le marché immobilier français, bouleversé depuis début 2020 et la pandémie due au Covid-19. Sur la base de l'ITC (Immobilier Tout Compris)*, indice créé par ces deux partenaires qui rend bien compte de la réalité immobilière car il comprend, au-delà des prix des logements, tous les frais liés à l'acquisition (droits de mutation, coût du crédit dont la garantie et l'assurance emprunteur, taxe foncière), ils ont voulu évaluer l'impact de la flambée des prix de l'immobilier sur la capacité d'emprunt des ménages, et ce, dans les 34 plus grandes villes de France (plus de 100 000 habitants).

Entre les années 2015 et 2021, les mensualités de crédit affichent un surcoût moyen de 12%, soit 124€ additionnels à débourser par mois pour acquérir un logement. Bien que les taux d'intérêts aient entamé une lente décrue ces dernières années et que le coût de l'assurance emprunteur se soit lui aussi adouci à la faveur d’une concurrence facilitée par la réglementation, ils ne permettent pas d'oblitérer la forte hausse des prix des logements

S’endetter n’a jamais été aussi bon marché, mais les prix immobiliers viennent calmer le jeu.

À Paris, ville la plus chère de France et de loin, le surcoût atteint 18%, soit une mensualité qui se renchérit de 490€ sur la base d'un ITC à 14 544€ le mètre carré. La capitale n'a pas la primeur du record, qui revient à Angers, ville où l’ITC bondit de 39% pour cause de prix des logements en hausse de 56% durant cet intervalle de six années ! Pour acheter un logement dans la belle Angevine (ITC à 4 962€/m²), il faut ajouter 326€ à sa mensualité de crédit.

Ces chiffres témoignent de l'attractivité d'Angers depuis le début de la crise sanitaire et de l'engouement en général pour le Grand Ouest et ses belles localités provinciales. Sur le site SeLoger, les maisons avec jardin restent le bien le plus recherché de la préfecture du Maine-et-Loire, et de bien d'autres villes moyennes et de communes en périphérie des grandes métropoles.

Depuis la fin du premier confinement du printemps 2020, les Français jettent leur dévolu sur les maisons, le segment qui dope les prix des logements. Le dernier indice Insee/Notaires de France chiffrait l'augmentation des prix des maisons dans l'hexagone à +9,4% sur un an au troisième trimestre 2021, dans un marché immobilier qui a progressé en moyenne de 7,4%. Ce sont par ailleurs les régions qui bénéficient en priorité de cette dynamique, puisque les prix y subissent une inflation de 8,8%, supérieure à la moyenne nationale.

Les villes où les mensualités diminuent

Derrière une moyenne, se cachent toujours des disparités et quand on aborde le marché immobilier français, force est de constater une fois encore une franche hétérogénéité. Si les prix des logements, et par extension l'ITC, ont nettement augmenté à l'échelle nationale, entraînant une hausse globale des mensualités d'emprunt, quelques rares villes se distinguent par un rebond du pouvoir d'achat immobilier, généré par la baisse des prix des logements anciens.

C'est le cas de Perpignan où l'ITC recule de 14%. Le mètre carré, tous frais inclus, tombe à 2 576€, entraînant une baisse de la mensualité de 105€. En six ans, les prix de vente des logements se sont contractés de 8,5% dans cette ville pourtant à proximité immédiate de la mer et de la montagne. Deux autres grandes villes, toutes deux ouvertes sur la mer, affichent elles aussi une évolution négative depuis 2015 :

  • Le Havre : mensualité en baisse de 46€ (-5%) pour un ITC à 3 558€/m² 
  • Toulon : mensualité en baisse de 81€ (-8%) pour un ITC à 4 081€/m².

Pour les jeunes primo-accédants, ces villes sont les plus attractives car le pouvoir d'achat immobilier s'est amélioré, également pour les investisseurs, à condition de bien monter son projet en vérifiant la demande locative.

Voici le tableau des villes où les mensualités d'emprunt ont le plus nettement augmenté depuis 2015 :

Ville

ITC

Evolution de la mensualité

Lille

5 612€/m²

  • 189 €

Toulouse

5 606€/m²

  • 206 €

Strasbourg

5 841€/m²

  • 224 €

Villeurbanne

5 582€/m²

  • 237 €

Rennes

6 196€/m²

  • 320 €

Angers

4 962€/m²

  • 326 €

Nantes

6 200€/m²

  • 337 €

Lyon

7 486€/m²

  • 341 €

Bordeaux

7 324€/m²

  • 404 €

Paris

14 544€/m²

  • 490 €


**ITC : calculé sur la base d'un logement de 60m2 acheté à crédit sur 20 ans au taux brut de 1%

Publié par Herve Labatut

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Retirer le montant des équipements du prix de vente : vous avez le droit de demander la dissociation du prix de vente et des biens mobiliers (cuisine, salle de bain, électroménager, etc.), dans la limite de 5% de la valeur du bien. Important : les primo-accédants et les personnes qui achètent un bien neuf, qu'elles soient primo ou secundo-accédantes, seront exemptés de la hausse des frais de notaire en 2025. Modification de la taxation des plus-values immobilières Plus-values sur la résidence principale Jusqu’à présent, la plus-value éventuelle sur la vente de la résidence principale est totalement exonérée d’impôt. Un amendement au Projet de Loi de Finances 2025 (PLF 2025) prévoit de conditionner cette exonération à une durée minimale de détention de 5 ans. L’objectif est de faire obstacle aux spéculateurs qui achètent un bien, puis le revendent rapidement, bénéficiant ainsi de l’avantage fiscal. Les propriétaires confrontés à des changements de vie imprévus pourront toutefois bénéficier de l’exonération s'ils revendent avant un délai de 5 ans d’occupation du bien : Mutation professionnelle Décès ou séparation Hospitalisation de longue durée ou installation dans un EHPAD.  Plus-values hors résidence principale Le PLF 2025 envisage par ailleurs de modifier le calcul des plus-values hors vente de la résidence principale. Aujourd’hui, la plus-value imposable est calculée sur la base de la différence entre le prix de vente et le prix d’achat, diminuée des éventuels abattements pour durée de détention. Au bout de 22 ans, la plus-value est exonérée d’impôt, mais elle est soumise aux prélèvements sociaux, et au bout de 30 ans, elle échappe à l’impôt et aux prélèvements sociaux.  Après déduction de l’abattement, la plus-value est imposée au taux de 19%, auquel s’ajoutent les prélèvements sociaux au taux de 17,2%, soit une taxe totale de 36,2%. Un amendement prévoit de supprimer les abattements pour durée de détention et d’appliquer un abattement calculé à partir du prix d’achat actualisé en fonction de l’inflation. La plus-value serait alors taxée à 30%, identique à la flat tax appliquée sur les produits de placement. Si la réforme est votée, elle se mettra en place à partir de janvier 2026 pour les terrains à bâtir et de janvier 2027 pour les biens construits. Changement du régime fiscal sur les locations meublées Les propriétaires sous statut LMNP (Loueur en Meublé Non Professionnel) ne pourront plus profiter de la déduction d’une partie des charges de leurs revenus locatifs en cas de vente. Le PLF 2025 supprime l’avantage fiscal lié à l’amortissement lors de la revente du bien : la somme des amortissements déduits sera en effet réintégrée dans le calcul de la plus-value. Cette mesure vise à corriger une particularité du régime fiscal LMNP qui contribue aux tensions sur le marché locatif, notamment dans les zones touristiques où pullulent les locations meublées de courte durée, alimentant la pénurie de logements pour les résidents permanents. Fin du Pinel en 2025  Trop cher pour les finances publiques pour un résultat mitigé, le dispositif de défiscalisation immobilière Pinel disparaît en 2025. Mesure de soutien à la construction de logements à loyers intermédiaires, le Pinel bénéficie toutefois d’un court sursis, puisque la date butoir a été reportée au 31 mars 2025. Pour profiter de l’avantage fiscal lié au Pinel, vous devez avoir signé l’acte notarié au plus tard le 31 décembre 2024. Aucun autre dispositif visant à inciter les investisseurs à acheter dans le neuf ne vient remplacer le Pinel. L’État préfère favoriser la rénovation des logements anciens par le biais de MaPrimRénov et du Prêt à Taux Zéro (PTZ). PTZ 2025 : une version universelle Le PTZ justement. Réservé aux primo-accédants qui acquièrent leur résidence principale, le PTZ va bénéficier d’une extension partout en France et être élargi à la maison individuelle. En clair, il sera possible de financer une partie de l’achat grâce au PTZ sans considération de zone géographique ni de type de bien (neuf ou ancien, appartement, maison). Le PTZ a été prolongé jusqu’au 31 décembre 2027. On ignore si les conditions d’éligibilité vont être modifiées.

Santé dentaire : vers un remboursement des implants en 2025

Jusqu’à présent, les implants dentaires ne bénéficient d’aucun remboursement de la part de l’Assurance maladie. Les mutuelles peuvent proposer une prise en charge qui reste partielle et ne couvre jamais la lourde dépense engagée. Cela pourrait changer à l’avenir. La Haute Autorité de Santé (HAS) se dit favorable au remboursement des implants, comme cela se fait déjà pour les prothèses dentaires. Remboursement implant dentaire : avis favorable de la HAS Pour améliorer l’accès aux soins dentaires, la HAS s’est prononcée, mercredi 6 novembre, en faveur du remboursement des actes implanto-prothétiques par l’Assurance maladie. En cas de dent(s) manquante(s), l’autorité de santé recommande que soit garantie la prise en charge financière des implants dentaires selon des modalités qui reste à définir. Actuellement, la seule option remboursée pour un patient édenté est la pose d’un bridge via le dispositif 100% Santé : après intervention de la Sécurité Sociale et de la mutuelle santé, le remboursement est intégral si l’équipement est sélectionné dans le panier sans reste à charge, ou partiel sur la base de tarifs encadrés ou libres. Le défaut du bridge est de détériorer les dents voisines car il s’appuie sur elles.  En revanche, l’implant dentaire s’avère non seulement la solution prothétique la plus esthétique, mais il évite surtout d’endommager les dents situées à gauche et à droite de la dent manquante. La HAS étudie la pertinence de la prise en charge financière des implants pour 2 types d’édentement : Édentement complet par prothèse amovible complète implanto-retenue (PACIR) : cette solution améliore la stabilité des dentiers. Édentement unitaire (une ou deux dents) prothèse fixée unitaire supra-implantaire (PFUSI) : ce dispositif permet de conserver les dents saines adjacentes contrairement au bridge traditionnel. En France, comme partout ailleurs dans le monde, le nombre de personnes édentées ne cesse d’augmenter en raison de l’allongement de l’espérance de vie. D’ici 2030, environ 30% de la population mondiale serait touchée par un édentement total. Perdre une ou plusieurs dents, voire se retrouver complètement édenté, constitue un triple handicap (fonctionnel, esthétique et social) qui a des conséquences sur la santé en général, comme la dénutrition. Malgré l’absence de prise en charge par le régime général, un million d’implants dentaires ont été réalisés en France en 2023. Implants : La solution pour une bonne santé bucco-dentaire Restaurer sourire et fonction Les implants dentaires représentent aujourd'hui la solution médicale la plus performante pour remplacer une dent manquante. Au-delà de l'aspect esthétique, ils garantissent une reconstruction complète et durable de l'appareil dentaire. Bénéfices essentiels :  Préservation de la structure osseuse : L'implant stimule naturellement l'os maxillaire, prévenant sa fonte progressive. Restauration complète de la mastication : Efficacité identique à une dent naturelle. Protection des dents adjacentes : Évite la migration et le déséquilibre dentaire. Technique moderne Réalisés en titane biocompatible, les implants s'intègrent parfaitement à la mâchoire. La pose, réalisée par des professionnels experts, garantit une intervention minimaliste et un résultat optimal. Santé globale Un implant dentaire ne répond pas simplement à un problème local. Il contribue significativement au bien-être général : meilleure alimentation, confiance restaurée et prévention des complications à long terme. Choisir un implant, c'est préserver durablement sa qualité de vie, mais son coût peut être un frein. Quel est le prix moyen d’un implant dentaire ? Le coût d'un implant dentaire varie significativement selon plusieurs facteurs essentiels. En moyenne, les patients peuvent s'attendre à investir entre 1 500 € et 3 500 € par implant. Cette fourchette de prix dépend de plusieurs paramètres : Complexité de l'intervention chirurgicale : Les cas nécessitant une greffe osseuse ou un traitement préalable augmentent naturellement le coût total. Expertise du praticien : Un chirurgien-dentiste spécialisé et expérimenté proposera généralement des tarifs plus élevés. Qualité des matériaux utilisés : L'implant peut être réalisé en titane ou en zircone, avec des prix variant selon la technologie. Localisation géographique : Les tarifs diffèrent sensiblement entre les grandes métropoles et les zones rurales. Comment sont remboursés les implants dentaires par les mutuelles ? Remboursement Sécurité Sociale La Sécurité sociale ne prend malheureusement pas en charge l’implantologie dentaire, la considérant comme un acte de convenance. Les patients doivent donc supporter l'intégralité du coût. Remboursement par la mutuelle Les mutuelles proposent différentes approches de remboursement : 1 - Niveau de garantie Les contrats les plus complets peuvent rembourser entre 30% et 70% du coût de l'implant. Certaines mutuelles appliquent des plafonds annuels spécifiques qui peuvent aller au-delà de 1000€. 2 - Options de remboursement Certaines mutuelles proposent des forfaits prothèses et implants dentaires. D'autres incluent une partie des implants dans leurs garanties "soins dentaires". Comment optimiser le remboursement d’un implant dentaire  Vérifiez précisément votre contrat mutuelle Demandez des devis détaillés auprès des chirurgiens-dentistes Comparez plusieurs mutuelles avant souscription La surcomplémentaire dentaire peut s’avérer une alternative pertinente pour diminuer voire supprimer le reste à charge sur les implants dentaires. Il convient d’arbitrer entre le surcoût représenté par ce 3ème niveau de couverture et le reste à charge que vous êtes prêt à assumer avec votre mutuelle actuelle. Un implant dentaire représente un investissement dans votre santé et votre bien-être. Malgré son coût élevé, c'est une solution durable et esthétique pour remplacer une ou plusieurs dents manquantes. Un grand pas vient d’être fait en faveur du remboursement de cet acte prothétique onéreux. Reste à savoir quand la mesure sera mise en œuvre et quel sera le niveau de ce remboursement.