Après deux mois d'arrêt forcé, le marché immobilier repart avec une vigueur qui étonne les professionnels. La demande est au rendez-vous mais les candidats à l'achat se heurtent aux conditions d'emprunt dégradées. Victimes de l'action conjuguée de la hausse des taux d'intérêt et de la baisse des taux d'usure, un nombre croissant d'emprunteurs ne peuvent plus accéder au crédit immobilier. Seule la délégation d'assurance permet de contourner cet effet "ciseaux" tant décrié par les courtiers.
Augmentation des taux d'intérêt...
La demande immobilière se redresse avec force après deux mois de confinement. Les transactions suspendues peuvent être finalisées, les projets initiés avant la mi-mars sont de nouveau sur les rails, et de nouveaux projets émergent avec une envie appuyée pour les maisons à la campagne et les appartements avec terrasse ou balcon. Malheureusement certains dossiers sont recalés sans sommation. Les candidats à l'emprunt immobilier sont confrontés au piège de la remontée des taux d'intérêt et de la baisse des taux maximum légaux, dans un contexte marqué par les nouvelles règles d'octroi imposées aux banques par le régulateur depuis début janvier 2020.
Selon le dernier baromètre de l'Observatoire Crédit Logement/CSA, le taux moyen s'est établi à 1,25% (hors assurance et coût des sûretés) en mai 2020 contre 1,17% le mois précédent. Calculé, il est vrai, sur un nombre très restreint de prêts accordés, ce taux moyen en nette hausse témoigne néanmoins d'un changement profond. Les taux d'emprunt restent attractifs, actuellement au niveau observé en juin 2019, mais loin du minimum d'octobre 2019 (1,12%). La crise économique consécutive à la crise sanitaire accentue le risque porté par les établissements prêteurs sur la dette immobilière des particuliers, les obligeant à rehausser les barèmes des taux d'intérêts. Cette remontée soudaine met un terme aux deux années durant lesquelles le taux moyen se situait sous l'inflation.
L'augmentation des taux d'emprunt touche principalement les profils les moins vertueux, ceux qui manquent d'apport personnel suffisant et qui doivent s'endetter sur les durées les plus longues. Toujours selon l'Observatoire, depuis décembre 2019, le taux proposé à cette clientèle s'est accru de 25 points de base sur toutes les durées et se situe désormais 30 points au-dessus de l'offre moyenne. En mai 2020, les candidats les moins bien dotés ont obtenu 1,60% sur la durée de 20 ans, contre 0,94% pour les profils premium.
... et baisse des taux d'usure
Sur le terrain, les courtiers constatent que la majorité des barèmes bancaires pour le mois de juin sont dorénavant compris entre 1,30% et 1,70%, signe que les conditions se sont réellement durcies. Il est actuellement impossible d'emprunter sous 1,10%, sauf pour les rares meilleurs dossiers. Chacun est pénalisé par la double peine : la remontée de taux d'intérêt conjuguée à la baisse des taux de l'usure, un effet ciseaux qui exclut de plus en plus d'emprunteurs.
Les taux maxima légaux se sont réduits depuis le 1er avril 2020, conséquence direct de l'application par les établissements de crédit des consignes édictées par le Haut Conseil de Stabilité Financière en fin d'année 2019. L'obligation d'accorder des prêts immobiliers sans dépasser le taux d'endettement de 33% et la durée d'emprunt de 25 ans concentre l'octroi aux profils jugés moins porteurs de risques, ce qui fait baisser mathématiquement les taux d'usure. Entre le premier et le deuxième trimestre 2020, le taux maximum autorisé pour les prêts sur 20 ans et plus est passé de 2,61% à 2,51%, 10 points d'écart qui sont tout sauf anecdotiques pour les emprunteurs pris en tenaille entre la hausse des taux d'intérêt et le plafond légal qui se régresse.
La délégation d'assurance de prêt pour minimiser l'effet ciseaux
Pour mémoire, les taux d'usure pour chaque type de prêt sont calculés sur la base des taux moyens accordés par les établissements financiers le trimestre précédent, augmentés d'un tiers. Il en résulte un décalage avec les barèmes du moment, un problème majeur en cas de remontée des taux d'intérêts. Il faut aussi comprendre que les taux de l'usure indiquent le maximum autorisé pour le TAEG (Taux Annuel Effectif Global), taux qui agrège tous les coûts liés au financement, pas seulement les intérêts d'emprunt : la garantie (hypothèque, caution,...), les frais de dossier, de tenue de compte, mais aussi l'assurance emprunteur, dont le poids dans le coût global (représenté par ce TAEG) atteint en moyenne un tiers des dépenses engagées.
L'équation est cruelle. Les dossiers qui écopent du taux d'emprunt le moins performant, même s'ils sont solvables, sont éjectés d'office pour cause de TAEG outrepassant le seuil de l'usure sur la durée concernée. D'un point de vue assurantiel, les profils les risqués (antécédents médicaux, professions à risque) sont également pénalisés en dépit d'un taux nominal hyper compétitifs. La solvabilité du dossier ne suffit pas, encore faut-il rester en-deçà des plafonds légaux, challenge impossible quand les emprunteurs se prennent de plein fouet les vagues antagonistes de la remontée de taux de crédit et de la baisse des taux d'usure. La parade face à cette impasse bancaire ? La délégation d'assurance. Il n'est pas mystère que les contrats d'assurance proposés par les banques sont largement moins compétitifs que les offres des assureurs externes. Jusqu’à deux ou trois fois plus onéreux ! Dix points gagnés sur l'assurance est aussi profitable qu'abaisser de 20 points le taux nominal. Quand la négociation sur le taux est bloquée, la seule solution pour rester dans les clous est de déléguer l'assurance. Il en va même de l'intérêt de la banque d'accepter un contrat alternatif pour accorder le financement.
En déléguant l'assurance auprès d'un courtier spécialisé comme Magnolia, il est possible d'économiser jusqu'à 15 000 euros sur la durée totale de l'emprunt immobilier, mais surtout d'obtenir une diminution salvatrice du TAEG.