On ne s'épanchera pas ici sur les méfaits du tabagisme sur la santé et le bien-être. Sur les finances, cette fâcheuse habitude a aussi des conséquences, et notamment quand on veut emprunter pour acheter un bien immobilier. Comment s'assurer quand on est fumeur ? Vaut-il mieux choisir un contrat bancaire ou un contrat délégué ? Magnolia.fr vous répond sans détour pour vous permettre de souscrire l'offre la mieux adaptée à votre situation.
Fumer = risques aggravés
Souscrire une assurance de prêt est inévitable quand on veut financer un achat immobilier. Le prêteur va vouloir se prémunir contre les risques incarnés par l'emprunteur : décès, invalidité, incapacité de travail. Le questionnaire de santé va permettre à l'assureur de mesurer ces risques, interrogeant le candidat à l'emprunt sur tous les aspects relatifs à sa santé et ses habitudes de vie. L'âge et les antécédents de santé sont deux paramètres centraux qui vont permettre d'ajuster le tarif, de même que le fait de fumer. Les statistiques sont en effet en défaveur des fumeurs : risques accrus de développer des maladies cardio-vasculaires, un cancer et de décès anticipé. Que ce soit occasionnellement ou de manière habituelle, l'usage du tabac peut influer négativement sur la santé des individus ; le fumeur paiera donc plus cher son assurance emprunteur qu'un autre assuré du même âge.
Le fait de fumer entraîne une surprime qui gonfle le tarif de l'assurance entre 40% et 80%. Les grilles de tarification sont très variables d'une assurance à l'autre. La loi permet à toute personne désireuse de contracter un crédit de choisir librement son assurance. La concurrence se fait entre le contrat groupe de la banque prêteuse et les offres alternatives dites en délégation.
Qui est fumeur pour un assureur ?
En assurance emprunteur, quelle que soit l'organisme émetteur, est considéré comme non-fumeur une personne qui n'a pas fumé durant les 24 derniers mois. Les assureurs ne font pas de distinction entre un fumeur occasionnel et un gros fumeur, ni même entre un adepte de la cigarette, du cigare, de la pipe ou de la cigarette électronique, a fortiori du cannabis. Ce n'est pas le nombre de cigarettes qui définit la notion de fumeur ou non-fumeur, seul l'acte compte pour l'assureur. Certains font néanmoins quelques nuances entre un fumeur très occasionnel et un accroc au tabac, également entre un fumeur et un vapoteur, surtout si ce dernier utilise un produit sans nicotine.
Inutile de "mégoter" dans le questionnaire de santé : dire la vérité dans vos déclarations est une obligation légale (article L. 113-2 du code des assurances) ; à défaut vous prenez risque de voir le contrat frappé de nullité. Et faute d'être couverte par l'assurance, la banque peut alors réclamer le paiement immédiat du capital restant dû !
Affirmer être fumeur ne suffit pas à certains assureurs, notamment en cas de montant élevé (au-delà de 500 000€) ; ils demanderont un test de cotinine, le plus souvent urinaire, qui permet de détecter la présence ou de mesurer la concentration de nicotine ou de cotinine, son métabolite primaire qui reste beaucoup plus longtemps dans l'organisme. La présence de cotinine dans les échantillons de liquides biologiques va indiquer la consommation de produits dérivés du tabac ou l’exposition à la fumée du tabac. Il peut donc également être réclamé à un co-emprunteur non-fumeur soumis au tabagisme passif.
Contrat bancaire ou contrat délégué ?
En moyenne, une assurance pour un emprunteur fumeur coûte deux fois plus cher. De 14 000€ pour un couple de primo-accédants non-fumeurs, le coût de l'assurance grimpe à 30 000€ pour un même couple de fumeurs. Les contrats proposés au sein des banques sont bien mal placés quand il s'agit de couvrir les risques médicaux (surprime élevée et exclusions de garantie). Les contrats délégués souscrits auprès d'assureurs externes sont nettement plus compétitifs, car adaptés à chaque situation. La prime est par ailleurs ajustée à chaque échéance puisque calculée sur le capital restant dû et non sur le montant initialement emprunté.
Il existe cependant des contrats en délégation d'assurance qui ne font pas de distinction entre fumeur et non fumeur. Résultat : le tarif reste inchangé. Cependant, le contrat peut être mal positionné sur la tranche d'âge de l'emprunteur donc parfois cette solution n'est pas la meilleure...
Vous pouvez souscrire une offre alternative que la banque ne pourra refuser sous réserve qu'elle respecte l'équivalence de niveau de garanties. Appuyez-vous sur l'expertise d'un courtier en assurance comme Magnolia.fr pour trouver la couverture la plus protectrice et la moins chère.
Et rappelez-vous : être fumeur s'évalue sur les 24 derniers mois. Si vous êtes sevré depuis 2 ans, pensez à changer d'assurance emprunteur pour réduire drastiquement son coût. L'irrévocabilité des garanties vous permet de rester couvert aux mêmes conditions et au même tarif quelle que soit l'évolution de votre situation personnelle ou professionnelle ; cela signifie que vous n'êtes pas tenu d'informer l'assureur d'un éventuel changement qui viendrait modifier la nature des risques couverts. En revanche, toute évolution favorable doit être mise à profit, comme le fait d'arrêter de fumer. Un nouveau test de cotinine vous sera demandé pour corroborer votre déclaration.