Les taux d'intérêt sont remontés ces dernières semaines, sur toutes les durées, tout en restant à des niveaux très bas. Si vous avez emprunté il y a quelques années, vous pouvez profiter de ces taux performants et renégocier votre crédit immobilier en cours. Alors que le confinement touche à sa fin, les banques se penchent à nouveau sur les dossiers de prêt, ainsi que sur les demandes de renégociations.
Taux en hausse en avril : les banques à l'épreuve de nouveaux risques
Selon les courtiers en crédit, les taux d'intérêt des prêts immobiliers ont légèrement augmenté en avril pour se stabiliser en ce début mai. Il y a quatre semaines, les banques ont entamé un ajustement à la hausse de leurs barèmes pour réagir à la crise économique. Le rebond a été très variable, entre 0,05% et 0,70% (soit entre 5 et 70 points de base), avec une moyenne autour de 0,20% à 0,30% par rapport au mois de mars. D'abord concerné par une quinzaine de banques, le mouvement s'est propagé, toutes les enseignes ayant révisé les taux à la hausse dans un contexte marqué par une production de crédits à l'arrêt. La hausse s'est essentiellement ressentie sur les taux plancher. En quelques jours, le meilleur taux sur 20 ans a pris 20 points, passant de 0,90% à 1,10% (hors assurance).
La moindre pression concurrentielle explique en partie cette augmentation des taux d'emprunt. Depuis la mise en place de mesures de confinement, les banques concentrent leurs efforts sur le soutien aux entreprises par le biais du Prêt Garanti par l'État (PGE). Elles ont aussi à cœur de reconstituer leurs marges dans l'expectative d'une dégradation des conditions de refinancement, scénario néanmoins peu probable étant donné le soutien massif de la Banque Centrale Européenne. Depuis 2016, le crédit immobilier ne rapporte rien aux banques françaises compte tenu des taux historiquement bas, une situation qui les fragilise et qui a conduit, fin décembre 2019, le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) à mettre un frein. Elles ne doivent plus financer les particuliers à un taux d'endettement supérieur à 33%, et sur une durée au-delà de 25 ans. Il y a désormais un autre paramètre, imprévisible, qui pèse sur leur politique commerciale : la crise sanitaire due au Covid-19.
Les banques sont prêtes à accorder de nouveau des crédits
Prêter aujourd'hui, et sans doute demain, représente davantage de risques pour les établissements bancaires, ce qu'ils compensent en augmentant les taux, une hausse qui n'érode pas encore le pouvoir immobilier des ménages. La relance est toute proche avec la cessation du confinement dans quelques jours. En France, le crédit immobilier reste un des placements les moins risqués pour les banques et un produit qui permet de capter le client sur le long terme. L’immobilier reste une valeur refuge, la crise sanitaire doublée d’une crise économique sans précédent ayant montré, une fois de plus, l’inconstance des placements boursiers. Début mai, les courtiers ont remarqué une reprise de l'activité du crédit : les banques étudient de nouveau les demandes de prêt, ainsi que les renégociations, et comme le volume reste faible, les délais de traitement sont quasiment identiques à ce qu'ils étaient habituellement. Le moment est peut-être idéal pour revoir les conditions d'un crédit immobilier.
Les critères pour changer les conditions de votre prêt immobilier
La hausse des taux d'emprunt reste minime et ne ferme pas la fenêtre à ceux qui détiennent un prêt immobilier. Si vous avez emprunté il y a quelques années, quand le taux moyen sur 20 ans excédait 2%, le confinement ne doit pas vous faire reculer : vous pouvez renégocier le taux de votre crédit et faire de précieuses économies en réduisant vos mensualités. Aucune hésitation à avoir, d'autant plus si vous êtes touché par une baisse de vos revenus en raison du chômage partiel ou de perspectives professionnelles obscurcies.
Rappelons les critères pour reviser vos conditions d'emprunt :
- l'écart entre le taux initial et le taux actuel pratiqué sur la même durée doit afficher au moins 0,70, voire 1 point ;
- vous devez être dans le premier tiers de remboursement de votre crédit immobilier ;
- le capital restant dû atteint au moins 70 000€.
Exemple :
Vous avez emprunté 250 000€ sur 20 ans au taux brut de 2,45% (+ assurance bancaire à 0,36%) en janvier 2016. Le coût total de votre crédit est de 84 482€ dont 18 000€ d'assurance. Le taux moyen sur 20 ans se situe actuellement autour de 1,35%, soit un écart suffisant pour envisager la renégociation du prêt dont le capital restant dû est de 203 975€ en avril 2020.
Le coût de votre crédit sur la durée restante tombe à 34 685€ dont 11 749€ d'assurance.
Renégocier son prêt immobilier en plein confinement : mode d'emploi
Impossible avant la fin du confinement de se rendre à la banque. Contactez votre conseiller bancaire pour négocier à distance de nouvelles conditions. En ces temps de crise économique, l'intérêt de la banque est de vous garder, et de vous faire une offre de taux, étant donné que vous remplissez les critères pour bénéficier d'un taux nominal plus faible. Si un accord est trouvé, elle rédigera un avenant qui précisera le taux qui s'aplliquera sur la durée restante.
En cas d'échec, passez par un courtier pour sonder la concurrence. Un autre établissement sera prompt à racheter votre crédit avec un taux performant qui vous fera économiser des dizaines de milliers d'euros sur la durée totale de votre crédit. L'opération sera doublement gagnante, car vous devrez changer d'assurance emprunteur. La nouvelle banque cherchera sans doute à imposer son contrat interne, mais la loi vous permet de choisir librement la couverture de votre prêt. Un courtier en assurance emprunteur comme Magnolia.fr vous accompagne dans la recherche d'une formule adaptée à votre situation au meilleur prix.
Reprenons notre exemple :
Le taux d'assurance sur votre prêt initial était de 0,36% (primes constantes calculées sur le capital emprunté). Avec une assurance souscrite en délégation, vous pouvez obtenir un taux de 0,12% si votre état de santé est resté le même. Avec un taux nominal de 1,35%, le coût de votre crédit immobilier chute à 26 852€ dont 3 916€ d'assurance.
Attention, le gain devra compenser les frais induits par le rachat de votre crédit :
- Pénalités de remboursement anticipé dus à l’ancienne banque
- Frais de nouvelle garantie (hypothèque ou caution)
- Frais de courtage
- Frais de dossier
Un courtier spécialisé vous permettra de décrocher la meilleure offre du moment pour minimiser l’impact de ces frais sur les économies potentielles. Il est votre interlocuteur privilégié en cette période particulière où les relations à distance des conseillers bancaires avec leurs clients ne permettent pas un échange constructif. Laissez un expert se charger de votre demande pour réduire le poids de vos mensualités d’emprunt et libérer du pouvoir d’achat.