Le pouvoir d’achat immobilier sera-t-il renforcé ?
OUI !
L’âge légal de départ à la retraite doit être repoussé de deux ans, deux années supplémentaires de revenus professionnels auxquels les banques accorderont une attention certaine.
Ces deux années additionnelles de rémunération vont jouer sur le pouvoir d’achat immobilier. La banque va par ailleurs acter le fait que la baisse des revenus qui se produit une fois l’emprunteur à la retraite intervient deux ans plus tard. Elle va intégrer cette donnée dans le plan de financement, si le terme du crédit va au-delà de 64 ans.
Les garanties de l’assurance emprunteur vont-elles évoluer ?
NON !
Hormis la garantie décès et PTIA (Perte Totale et Irréversible d’Autonomie), l’emprunteur en activité professionnelle souscrit à la garantie ITT (Incapacité Temporaire et Totale de travail), qui entre en jeu en cas d’arrêt de travail pour maladie ou accident pour rembourser tout ou partie des mensualités. Selon le profil, peuvent s’ajouter les garanties invalidité (IPP et IPT), applicables après consolidation de l’état de santé de l’emprunteur qui ne peut reprendre son activité professionnelle pour raisons médicales.
La date limite de prestation des garanties incapacité et invalidité est fixée à la date de prise d’effet de la retraite, et au plus tard à 65 ans, voire pour certains contrats alternatifs au 71ème anniversaire de l’assuré en cas de poursuite d’une activité professionnelle rémunérée.
Le report de l’âge légal de 62 à 64 ans ne change donc rien sur les modalités des contrats d’assurance de prêt immobilier.
Y a t-il + de risques pour les assureurs ?
OUI !
Si la réforme des retraites n’aura aucun impact sur la contractualisation, elle risque en revanche de rehausser la sinistralité pour les assureurs. Les contrats d’assurance de prêt devront couvrir les arrêts de travail deux années de plus.
Si aujourd’hui il y a peu de sinistres couverts par la garantie ITT entre 62 et 65 ans, car rares sont les emprunteurs à dépasser l’âge légal de départ à la retraite, à l’horizon 2030, les emprunteurs partiront à la retraite à 64 ans, la retraite à taux plein restant acquise à 67 ans, quelle que soit la durée de cotisation.
Les tarifs d’assurance de prêt vont-ils augmenter ?
ET OUI !
Le taux de sinistralité sur les prêts remboursés après 62 ans va mécaniquement augmenter, ce qui aura une incidence sur la tarification. Si la réforme est adoptée, la hausse potentielle des sinistres induit deux options pour l’assureur :
- soit il la répercute sur sa marge technique,
- soit il augmente les tarifs, entre 2% et 5% selon les projections
Avec des marges jusqu’à 80%, les bancassureurs ont davantage de latitude pour absorber les conséquences du report de l’âge légal de départ à la retraite. Plus compétitifs, les alternatifs disposent d’une marge de manœuvre bien plus réduite et pourraient être obligés de revoir leurs tarifs à la hausse pour garantir les indemnisations le cas échéant.