Bien que légalement non obligatoire, l'assurance souscrite dans le cadre d'un crédit immobilier s'avère indispensable pour obtenir le financement. Son coût représente en moyenne 40% du coût global du prêt. Il existe deux solutions cumulatives pour faire baisser cette charge : déléguer le contrat auprès d'un assureur concurrent de la banque, et jouer sur le niveau des garanties.
Assurance de prêt : chère et indispensable
Pour sécuriser le crédit immobilier, c'est-à-dire pour s'assurer que les sommes prêtées seront bien remboursées, la banque va exiger la souscription à une assurance emprunteur. Cette couverture existe pour garantir les aléas de la vie, en dehors des situations de défaut de paiement garanties par l'hypothèque ou la caution : en cas de décès, d'invalidité ou d'incapacité, voire de chômage, l'assurance se substitue à l'emprunteur pour rembourser le capital restant dû ou les mensualités à la hauteur des quotités.
Intégrée dans le TAEG
Aucun texte de loi n'impose la souscription à une assurance de prêt immobilier, mais aucune banque ne prend le risque de prêter des sommes souvent élevées sur de longues durées sans cette protection élémentaire. Le prêteur qui consentirait un prêt immobilier sans assurance pourrait en outre être attaqué en justice pour défaut de conseil par l'assuré ou ses héritiers s'il arrivait un accident au premier le privant de ressources pour assumer sa dette.
L'assurance est donc un produit contraint auquel l'emprunteur ne peut se soustraire, sauf à de rares exceptions, ce qui vient grossir la somme des autres frais liés au crédit immobilier (intérêts, garantie, frais de dossier, etc.). Les primes d'assurance entrent en effet dans le calcul de l'endettement. La réglementation impose que la banque intègre l'assurance dans les charges d'emprunt, ce qui a une incidence sur la détermination du TAEG (Taux Annuel Effectif Global) qui doit, rappelons-le, être inférieur au taux d'usure sur la durée concernée.
Un coût élevé
En période de taux au plancher, l'assurance représente en moyenne 40% du coût global d'un crédit immobilier, parfois beaucoup plus si l'emprunteur incarne des risques aggravés en raison de sa profession, d'une activité sportive dangereuse, de son âge ou de son historique de santé.
Diminuer le coût de l'assurance va permettre de réduire le coût final d'un prêt immobilier et s'avère même un enjeu pour certains candidats à l'emprunt, pénalisés non pour solvabilité défaillante mais pour risques accrus selon les critères des assureurs.
Le poids de l'assurance s'alourdit à mesure que les taux d'emprunt régressent. Une question de proportionnalité, car les tarifs d'assurance ne sont pas corrélés au mouvement des taux d'intérêt. Même si les tarifs de l'assurance emprunteur ont baissé entre 30% et 40% depuis l'ouverture du marché en 2010, cette couverture pèse plus lourd qu'il y a dix ans compte tenu des taux historiquement bas.
L'assurance de son choix : la garantie de payer le juste prix
La souscription à une assurance adaptée est la clef pour être bien couvert au prix le plus bas. La loi permet heureusement d'être protégé par le contrat de son choix : depuis 2010, vous n'êtes pas obligé de souscrire l'assurance proposée par la banque ; à la place du contrat groupe, vous optez pour une formule alternative souscrite auprès d'un prestataire concurrent, conçue sur-mesure à un tarif jusqu'à quatre fois moins cher.
Faire jouer la concurrence est fondamental pour réduire le poids de l'assurance dans le coût global du crédit. On ne le répétera jamais assez : la banque ne peut vous imposer son contrat sous aucun prétexte, les deux produits (crédit et assurance) étant déliés conformément à la loi. Toute manœuvre de dénigrement des contrats externes est certes abusive mais de bonne guerre, les banques souhaitant sauvegarder coûte que coûte les parts d'un marché qu'elles détiennent à 87%.
Avec l'aide d'un courtier indépendant comme Magnolia.fr, vous êtes non seulement accompagné dans la recherche d'une assurance adaptée à votre profil, mais bénéficiez d'une aide pour toutes vos démarches de souscription. Notre comparateur passe en revue des dizaines de contrats et sélectionne la ou les formules les plus compétitives, dans le respect de l'équivalence de garanties avec le contrat bancaire.
Limiter les risques couverts
La souscription à une assurance de prêt est conditionnée au questionnaire qui renseigne l'assureur sur les risques que vous incarnez. Âge, état de santé (état présent et antécédents médicaux), fumeur ou non-fumeur, profession, pratique sportive, déplacements (kilomètres parcourus, destinations) sont autant de données qui vont permettre à l'assureur d'évaluer les risques, de vous accorder ou non le bénéfice de l'assurance et de fixer le tarif.
Toujours être honnête
Passer sous silence des situations ou des antécédents au motif qu'ils viendraient renchérir le coût de l'assurance est une très mauvaise idée. En cas de sinistre, l'assureur peut prouver la fausse déclaration ou une omission pour annuler le contrat malgré les cotisations versées.
Plus grave, l'absence d'indemnisation pour fausse déclaration intentionnelle ou non intentionnelle vous laissera, vous et vos héritiers, dans une situation catastrophique, à devoir rembourser sans délai les sommes dues à la banque.
Une couverture ciblée
Il est toutefois possible de limiter les risques couverts sans contrevenir à l'équivalence de niveau de garanties exigé par la banque. Si votre employeur a souscrit une prévoyance collective des risques professionnels, faites valoir cette couverture pour abaisser les garanties incapacité/invalidité. En cas d'arrêt de travail temporaire pour maladie ou accident, l’assurance incapacité en entreprise permet de verser au salarié des indemnités journalières pendant la durée de son arrêt de travail et de compléter les indemnités versées par la Sécu et l'employeur.
La prévoyance entreprise peut aussi prévoir une couverture de l'état d'incapacité ou d'invalidité permanente, c'est-à-dire l'impossibilité définitive, totale ou partielle, d'exercer une activité professionnelle. Bien que souscrites par l’entreprise, ces garanties de prévoyance couvrent aussi bien les risques pouvant survenir dans la vie professionnelle que dans la vie privée. Attention toutefois à l'exclusion de certains risques (pratique d'un sport dangereux par exemple) et aux limitations territoriales.
Relisez attentivement la police d'assurance du contrat de prévoyance et n'hésitez pas à interroger nos experts pour savoir si l'impasse sur certaines garanties est possible. L'objectif est d'être couvert en toute circonstance.
Jouer sur les quotités d'assurance
Que vous empruntiez seul ou à deux, l'assurance doit couvrir 100% des sommes prêtées. Ce pourcentage peut être supérieur à 100% en présence de co-emprunteurs, avec une répartition égale ou déséquilibrée en fonction du profil de chacun. Cette étape est cruciale et doit procéder d'une réflexion complète pour bénéficier d'une protection optimale.
Pour soigner vos intérêts et vous assurer une sécurité financière, il est nécessaire de choisir la quotité la plus adaptée pour chacun d'entre vous. Vous pouvez opter pour des quotités inégales, dont l'addition est toujours au minimum 100%, pour adapter l'assurance à votre situation personnelle, en couvrant par exemple l'un des deux emprunteurs qui présente un risque plus élevé de santé en raison de ses antécédents ou de sa profession.
L'arbitrage doit se faire en fonction des risques à couvrir et des efforts que chacun est prêt à consentir en cas de problème. S'il est recommandé une répartition avec 100% sur chaque tête pour l'achat de la résidence principale, un montage déséquilibré est tout à fait envisageable dans le cadre d'un investissement locatif.
Justement, si le crédit est destiné à financer un bien locatif, la souscription à la garantie temporaire de travail (ITT) n'est peut-être pas indispensable, puisque vous encaissez vos loyers même en cas d'arrêt de travail. La souscription à une assurance loyers impayés est néanmoins une précaution élémentaire pour sécuriser vos revenus locatifs.
La quotité ne peut être modulée, elle s’applique sur l’ensemble des garanties.
La banque aura le dernier mot. C'est elle qui accepte ou refuse la délégation d'assurance. Le contrat alternatif doit être a minima aussi protecteur que le sien. En étant accompagné d'un courtier spécialisé, vous mettez toutes les chances de votre côté d'être couvert par le contrat qui vous convient au prix le plus juste.