Le manque de lisibilité des contrats d’assurance est un sujet récurrent. Il concerne aussi l’assurance emprunteur, produit complexe s’il en est pour un consommateur non averti. Une récente étude publiée par le Comité Consultatif du Secteur Financier met en lumière un déficit d’information du client, un problème qui n’est pas toujours lié à une mauvaise lecture du contrat.
Information lacunaire en assurance emprunteur
Le Comité Consultatif du Secteur Financier (CCSF) vient de publier une étude sur les garanties de l’assurance emprunteur. Ce rapport réalisé par les cabinets Actélior et Minalea fait suite aux différents travaux menés par le comité sur ce produit incontournable dans le cadre d’un prêt immobilier. Un premier bilan CCSF de l’assurance emprunteur avait été édité en novembre 2020, mettant en exergue les dissensions entre les professionnels (bancassureurs et alternatifs) quant à son évolution réglementaire, suivi de recommandations en octobre 2021 au sujet de l’information sur la garantie invalidité et la tarification des primes.
L’étude a passé au crible 55 contrats groupe bancaires et alternatifs représentant 57% du marché. Son objectif est de « réaliser une photographie complète des garanties existant sur le marché de l’assurance emprunteur et mettre en évidence, pour le consommateur, les éventuelles restrictions ou exclusions de garanties auxquelles il doit veiller avant de s’engager ».
L’assurance emprunteur est un produit complexe pour le consommateur s’agissant de la compréhension des garanties comme des exclusions. La souscription des garanties doit se faire en connaissance de cause pour éviter des déconvenues lors d’une demande de prestations. Malheureusement, l’assuré ne prend conscience de la portée de la couverture qu’au moment du sinistre, quand il n’obtient pas l’indemnisation qu’il escomptait.
Une mauvaise lecture des conditions générales du contrat n’est pas toujours en cause. Les termes employés pour la rédaction des garanties assurance emprunteur et des clauses ne sont pas toujours explicites.
Définition des garanties en assurance emprunteur
Exemple avec la notion de garantie toutes causes qui permet l’indemnisation du capital restant dû peu importe la cause du décès. 84% des contrats bancaires et 100% des contrats alternatifs ne l’abordent pas de manière claire et explicite.
Même problème avec la couverture maladie et accident de la garantie IPP (Invalidité Permanente Partielle) : 34% des contrats alternatifs externes et 25% des offres bancaires ne mentionnent pas le terme maladie.
Quant au terme accident, il est sujet à caution, car la définition varie d’un prestataire à l’autre, et s’écarte souvent du sens commun. Décrite dans le dictionnaire comme un « évènement fortuit qui a des effets plus ou moins dommageables pour les personnes ou pour les choses », la notion d’accident devient plus restrictive chez les assureurs. Certains exigent le caractère « imprévisible », voire « soudain et brutal » du sinistre, quand d’autres imposent que l’accident résulte « directement et exclusivement » d’une cause extérieure.
Il faut lire entre les lignes qu’un accident qui résulterait du fait même de l’assuré, bien que non intentionnel, ou de son état de santé, ne donnerait pas droit à une indemnisation. Chuter dans son jardin ou rater la dernière marche de son escalier n’est alors pas considéré comme une cause extérieure. Ce qui réduit drastiquement et volontairement le champ de l’indemnisation.
Quant aux exclusions de garanties relatives aux conséquences de guerres, insurrections, rixes ou accidents nucléaires, elles ne sont pas présentes dans 8% des contrats externes et dans 25% des contrats alternatifs bancaires.